Carnaval
Fête profane, qui précède le carême dans les pays de religion catholique, le carnaval, avec ses cortèges, ses masques et ses mannequins, remonte à des origines lointaines et païennes. Il se rattache aux rites de la saison d’hiver, période où l’on ne travaille plus la terre, et qui est donc propice aux activités sociales. Ces rites devaient stimuler la fécondité de la nature et provoquer le retour de la lumière du soleil, maintenue prisonnière durant de longs mois. Les rires, les masques avaient pour tâche de chasser les esprits malfaisants et l’exécution d’un mannequin rappelait les sacrifices primitifs. Ces mêmes croyances se trouvent à l’origine des fêtes romaines, les fêtes de Dionysos, les saturnales et les lupercales, qui se célébraient à la même saison. Le christianisme modifia la signification primitive de ces réjouissances, mais fut contraint d’en tolérer certains aspects grossiers ou équivoques. Les bals masqués connurent alors un vif succès : à l’un d’eux, le Bal des Ardents, Charles VI, déguisé en ours, faillit périr brûlé. A la fin du XVIe siècle, ils perdirent peu à peu de leur importance sauf en Italie, où le carnaval de Venise garda tout son éclat jusqu’au XIXe siècle : feux d’artifice, jeux de cirque, mascarades où se mêlaient toutes les classes de la société. Aujourd’hui le plus beau carnaval est celui de Rio de Janeiro: pendant plusieurs jours la population défile, dansant sur des thèmes variés dans la ville en liesse. D’autres carnavals plus modestes ont lieu à Nice, à Chalon-sur-Saône, en Italie, aux Pays-Bas, en Belgique où défilent les Gilles de Binche en costumes bigarrés. Partout la coutume demeure de déguiser et de masquer les enfants.