Botanique
Rien que pour les plantes à fleurs qui vivent à la surface de la terre, on dénombre actuellement plus de 100000 espèces ! C’est dire que la botanique, qui est la science du monde végétal, représente une somme considérable de connaissances et nécessite des méthodes précises d’observation et de classement. Les plantes représentèrent d’abord pour l’homme une possibilité de se nourrir, de s’abriter, de se vêtir ou de se soigner. Les documents les plus anciens (Chine, Inde, Egypte) joignent à la liste de leurs propriétés curatives les premières descriptions de plantes, qui sont la base empirique de la botanique. En Grèce, Empédocle d’Agrigente (49o av. J.-C.) décrit la fonction des racines et souligne, comme, peu après, Aristote, l’analogie entre végétaux et animaux en ce qui concerne la reproduction. Théophraste de Lesbos, disciple d’Aristote, écrit deux volumineux traités sur la morphologie et la physiologie des plantes et tente d’expliquer leurs différents caractères. Il est considéré comme le premier botaniste. A l’exception de Pline l’Ancien, qui donne la description de nombreuses plantes orientales, les Romains s’intéressèrent surtout à l’agriculture, et l’on aborde le Moyen Age sans avoir effectué d’autres découvertes. L’école de Salerne représente l’apport essentiel de cette dernière période, pendant laquelle la botanique reste dans l’ombre de la connaissance médicale. A partir de la Renaissance, l’observation reprend ses droits, et l’on imprime quantité de traités. Au XVe siècle sont aménagés, en Italie, les premiers jardins botaniques. Aldovrandi constitue un herbier de plus de 5000 spécimens. Enfin, Césalpin ébauche une première classification scientifique sur les critères des graines, fleurs et fruits, tandis que Bauhin, après avoir décrit plus de 6000 espèces de plantes, établit une terminologie double, qui définit pour chaque spécimen le genre et l’espèce.
Cette terminologie sera reprise par le Suédois Linné dans son Système de la nature, où la classification, pour le règne animal comme pour le règne végétal, se détermine à partir des organes sexuels. Cette base, précisée par Tournefort, Bernard et Antoine Laurent de Jussieu, Candolle et Brongniart, sera définitivement imposée par le Traité de botanique de Van Tieghem.
En dehors des problèmes de classification, qui occupèrent une grande partie des spécialistes, la photosynthèse, établie au XVIIe siècle, ouvrit de nouvelles directions de recherche, qui orientent encore les études des botanistes modernes. C’est en 1665, fort tôt également, que commença l’étude de la cellule, observée pour la première fois par Robert Hooke. Les théories de l’évolution orientent les recherches du botaniste allemand Hofmeister (1822-1877), et le Français Bonnier (1853-1922) jette les bases de la physiologie végétale. Les théories transformistes sont renouvelées par la découverte que fit le Français Jordan (1814-1897) des mutations, variations brusques des caractères héréditaires : le Hollandais De Vries (1848-1935) le suivra dans cette étude (Théorie de la mutation).