Aviation
L’homme dut attendre jusqu’au 21 novembre 1783 pour voir son rêve ancestral se réaliser et pouvoir sarracher à la pesanteur. Ce jour-là, le Français Pilâtre de Rozier quittait péniblement le sol à bord d’une montgolfière. Les expériences allaient se multiplier au cours du XIXe siècle, centrées surtout sur les ballons « plus légers que l’air », ainsi que les planeurs. La victoire des « plus lourds que l’air », dont le premier vol, en modèle réduit, remontait pourtant à 1871, ne fut assurée qu’à la fin du siècle.
Moins de trois siècles séparaient les prophétiques épures de Léonard de Vinci du premier vol de la montgolfière. Un siècle s’écoule seulement entre cette première réussite humaine et le décollage, le 9 octobre 1890, d’un plus lourd que l’air, Eole 1, conçu et piloté par le Français Clément Ader. A peine 80 ans se passaient ensuite avant que le premier avion supersonique de transport soit mis en service en 1969, Concorde décollait de Toulous-Blagnac.
Les treize premières années du XXe siècle virent le développement de ces véhicules de h troisième dimension. La France, et plus spécialement Paris, à Bagatelle et à lssy-les-Moulineaux, virent saccomplir les progrès fulgurants de ces « mystérieuses machines volantes ». Peu à peu, les problèmes d’envol et de stabilité, de durée de vol, de virage et d’atterrissage trouvèrent une solution. Le problème était de combiner un moteur assez puissant à un châssis assez résistant pour ne pas se volatiliser en lair. C’est ainsi que les progrès de la construction de moteurs automobiles furent d’un grand secours. La première Guerre mondiale allait encore accélérer les performances.
Après bien des réticences, les états-majors belligérants comprirent les rôles multiples et importants que pouvait remplir cette arme nouvelle. D’abord cantonnée aux missions de renseignements et d’observation, faute d’effectifs, l’aviation va rapidement prendre son véritable rôle dattaque et de défense. Les missions en se diversifiant spécialisent les appareils, et lon voit apparaître laviation de chasse, dobservation et de bombardement. Toujours plus loin, toujours plus vite. La période entre les deux guerres est marquée par une succession de performances sportives : voyage sur longue distance, records de distance en ligne droite, en circuit fermé, records d’altitude et de vitesse avec charges utiles. Dans le même temps, les pilotes, souvent les mêmes, ouvraient dans toutes les directions les routes du ciel à l’aviation de transport.
Sans arrêt, les laboureurs du ciel vont créer cette nouvelle forme d’économie l’aviation commerciale : les Mermoz, Guillaumet, Saint-Exupery, pour les plus renommés, avec une centaine d’autres pilotes, sous la vigoureuse impulsion de Didier Daurat, donnent à la France, la ligne aérienne de l’Antique Sud. Dans cette lutte incessante, les femmes apportent aussi leur contribution.
La Seconde Guerre mondiale a démontré que l’infanterie n’était plus la reine des batailles, mais que seule la suprématie aérienne assurait la victoire finale. Toutes les théories de la guerre sur terre et sur mer se trouvaient bouleversées et laviation embarquée sur les porte-avions a permis aux Américains de gagner la guerre sur le Pacifique, comme les avions basés sur les terrains de Grande-Bretagne ont préparé, assuré et affermi le débarquement allié sur le continent, muselé l’ultime offensive de von-Rundstedt dans les Ardennes.
Depuis 1945, le développement de l’aviation s’est encore amplifié, l’hélicoptère a donné aux hommes le vol vertical, les océans sont traversés en quelques heures grâce aux avions à réaction. Il n’existe plus guère de cité sur le globe que l’aviation n’ait permis de reconnaître et de rejoindre assez rapidement.