Allumette
En 1932, Yvar Kreuger, le roi des allumettes, accusé d’opérations frauduleuses se tirait une balle dans le coeur. Cet homme qui prêtait de l’argent aux Etats avait obtenu le monopole dans 27 pays et approvisionnait en allumettes près d’un milliard d’hommes. L’invention des allumettes est somme toute assez récente, puisque la première « allumette éthérée », de fabrication française, date de la Révolution. Un tortillon de papier imprégné de phosphore et scellé dans un tube de verre s’enflammait au contact de l’air quand on cassait le tube. Puis vinrent d’Italie les bâtonnets qui s’allumaient par frottement contre une surface enduite d’oxyde de phosphore. En 1805, apparurent les allumettes soufrées à une extrémité, qui brûlaient au contact de chiffons imprégnés d’acide sulfurique.
C’est en 1831 que le Français Sauria inventa les allumettes au phosphore blanc, l’Allemand Kammerer les exploita industriellement en 1832. Mais elles étaient dangereuses du fait de leur inflammation trop facile et du risque d’empoisonnement au stade de la fabrication : elles pouvaient provoquer la nécrose phosphorée qui ronge les os de la face. Pour éviter ce danger, Lundström, inventeur de l’allumette de sûreté en 1844, remplaça le phosphore blanc par du phosphore rouge.