Noël
Liturgie.
Au début du IVe siècle, l’Eglise d’Occident choisit le 25 décembre, date de la fête païenne du soleil invincible, Sol Invictus, pour souligner symboliquement le rôle du Christ, « lumière du monde », et substituer le nouveau rite à l’ancien. La liturgie catholique de la Nativité du Christ veut qu’à cette occasion trois messes soient dites : celle de minuit, celle de l’aurore, celle du jour. Seules les églises d’Orient célèbrent Noël le 6 janvier. En 1223, sous l’impulsion de saint François d’Assise, on commença à représenter la scène de la naissance du Christ à l’intérieur même de l’église. Cette coutume de la crèche est encore vivante, elle s’est étendue jusque chez les particuliers.
Coutumes.
En même temps, les traditions païennes subsistent, comme les décorations de houx et de gui. Le Père Noël en robe rouge et barbe blanche (ou saint- Nicolas, le 6 décembre, dans les pays protestants et out l’Allemagne, la Belgique et le Luxembourg, et dans l’est et le nord de la France), le sapin éclairé de bougies font partie du décor traditionnel de cette fête familiale. L’habitude du sapin de Noël nous vient dAllemagne, où elle remonterait au XVIe siècle.
Musique.
Un noël n’est pas une forme musicale proprement dite. Les noëls incorporés à l’office de la Nativité au cours des siècles ne sont pas autre chose que des chansons narratives relatant les mésaventures d’un couple en quête d’un gîte, la malice des mécréants, une naissance faisant la joie des chrétiens, tout cela au gré des coutumes. C’est ainsi que les paroles font le noël. Toutefois, depuis Nicolas Lebègue, certains compositeurs ont brodé à l’orgue des noëls populaires connus, et d’autres, plus tard, ont inventé des airs selon le goût de l’époque ou la circonstance, sur des paroles d’un genre nouveau.
Noël dans divers pays
Flambée de lumière et de joie dans un long hiver, la fête de Noël, en Europe, s’entoure de longues traditions. Dickens a laissé dans les Aventures de M. Pickwick (The Posthumous Papers of the Pickwick Club) une excellente description des réjouissances anglaises. Chant de cantiques et de ballades (Christmas Carols) dans les rues, dégustation traditionnelle de la dinde et du plum-pudding flambé au rhum, repos le 26 décembre (Boxing Day) entourent encore ce qui est pour les Britanniques la plus grande fête de l’année.
En Allemagne, on s’assemble dans la soirée du 24 décembre pour illuminer l’arbre de Noël, dont les ornements varient avec les provinces : ainsi, dans la région de Lübeck, ce sont des animaux et des fruits de pâte d’amande. Au repas de Noël, l’oie remplace la dinde des AngloSaxons.
Dans les pays scandinaves, Noël, au cSur d’un rude hiver, est une fête de famille. On mange du poisson, des biscuits, et on jette à pleines mains des graines aux oiseaux.
Dans les pays méditerranéens, en revanche, la ville participe à la fête. Les Espagnols dansent dans les rues la nuit de Noël. Mais toutes ces charmantes coutumes ont peine à garder leur vigueur sous la grande vague commerciale venue d’Amérique qui, déjà en novembre, fait pavoiser les rues et proliférer les « Pères Noël ».