Chanson de geste
Né en France au X1e siècle, ce genre littéraire, bientôt adopté par toute l’Europe, demeura en vogue jusqu’à la fin du XVIe siècle. Les chansons de geste sont essentiellement des poèmes épiques, le plus souvent en vers de dix pieds, assonancés ou rimés, qui célèbrent des événements et les exploits (gesta) de personnages légendaires, semi-historiques ou historiques. Des jongleurs récitaient ces poèmes sur les champs de foire, pendant les pèlerinages, ou dans les châteaux à l’occasion d’une fête ou à l’issue d’un festin. Ils en conservaient le texte dans de petits manuscrits portatifs.
Plus tard, on prit l’habitude de consigner les chansons de geste dans des manuscrits plus importants, ornés de miniatures et de riches enluminures. A partir du XIVe siècle, ces poèmes sont mis en prose et se compliquent d’interminables épisodes qui affaiblissent grandement la valeur littéraire du genre. Relégués dans l’oubli depuis la vogue des romans du genre précieux, ils furent redécouverts dans leur forme originelle à partir du XIXIe siècle, grâce aux travaux d’érudits, tels que Paulin Paris, Gaston Paris, Paul Meyer, Joseph Bédier.
Les chansons de geste du Moyen Age forment un cycle typiquement français, qui se distingue du cycle antique, ayant pour objet les héros de l’Antiquité, et du cycle breton, relatif aux aventures du roi Arthur et des chevaliers de la Table ronde. Elles sont nombreuses, et on les groupe d’après les personnages qui en sont les héros principaux. Les plus célèbres sont : 1. La Geste du roi, dont l’un des poèmes, la Chanson de Roland, passe pour le modèle du genre. 2. La Geste de Guillaume d’Orange. 3. La Geste de Doon de Mayence, où l’on rencontre notamment les Quatre Fils Aymon et leur cheval Bayard. 4. La Queste du Saint-Graal, dont Galaad est le héros. 5. La Chanson de Raoul de Cambrai, sur la paysannerie. La plupart de ces Suvres sont anonymes, et on ne peut citer que quelques rares noms d’auteurs comme Adenet ou Jean Bodel.